Un plan d’action caché depuis près d’un an par le ministre Boulet 

Lettre ouverte du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec

En février 2019, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, annonçait le début des travaux entourant le futur plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC). 

Ce plan d’action est censé permettre de mieux soutenir les organismes d’action communautaire autonome et poursuivre la mise en œuvre de la Politique gouvernementale “L’action communautaire: une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec” adoptée en 2001. 

Les groupes communautaires ont pris de leur temps et de leurs rares ressources pour participer massivement aux consultations et ont mis de l’avant leurs revendications historiques pour entre autres un meilleur financement des organismes communautaires. 

Le ministre Boulet s’est engagé à déposer le PAGAC au printemps 2021. Ce dépôt devait être accompagné d’augmentations importantes du financement à la mission globale ainsi que diverses mesures visant à mieux reconnaître les expertises et l’autonomie des organismes. 

Ces promesses furent non seulement rompues, mais le mouvement communautaire qui est le cœur de ce plan d’action n’a pas encore pu avoir accès au contenu du plan d’action qui, nous affirme t-on, est pourtant rédigé et prêt depuis environ un an!  

Il nous semble absurde qu’un plan d’action qui vise à mieux nous soutenir, ne nous soit pas transmis, quel est l’intérêt de retarder sa diffusion? La transparence est un élément clé de toute collaboration, mais le gouvernement ne semble pas partager notre avis. 

Monsieur le ministre, nous vous demandons de faire preuve d’une plus grande transparence en donnant accès au contenu de vos travaux sur le plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire (PAGAC). Nos regroupements nationaux ont besoin de cet accès dans des délais suffisants pour consulter leurs membres, transmettre l’information jusqu’aux groupes de base et en discuter. C’est un aspect essentiel de nos processus démocratiques. 

Nous vous savons très fier de ses travaux, alors diffusez les pour que le mouvement communautaire juge s’ils répondent adéquatement aux besoins et aux attentes d’un milieu grandement malmené par la pandémie. 

Signataires : 

  • Valérie Lépine, coordonnatrice au Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
  • Vania Wright-Larin, coordonnateur au Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches
  • Geneviève Tremblay-Racette, coordonnatrice de la Table ronde des organismes volontaires en éducation populaire de l’Outaouais (TROVEPO)
  • David Bouchard, coordonnateur à la Table ronde des OVEP de l’Estrie (TROVEPE)
  • Catherine Pouliot, coordonnatrice au mouvement d’éducation populaire autonome de Lanaudière (MÉPAL)
  • François Duguay, coordonnateur à l’Association des groupes d’éducation populaire autonome (AGÉPA) du Centre-du-Québec 
  • Laurie Paquin, coordonnatrice  aux luttes sociales du Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue (RÉPAT)
  • Marc Benoît, coordonnateur du Regroupement des organismes d’éducation populaire autonome de la Mauricie
  • Marie-Eve Bouchard, Moumevement d’éducation populaire et d’action communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean (MEPAC)
  • Julie Corbeil, coordonnatrice de la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de Montréal
  • Michel Savard, coordonnateur de la  Table des Groupes Populaires Côte-Nord
  • Josée Harnois, coordonnatrice de la Table régionale des organismes volontaires en éducation populaire de la Montérégie