Lundi 17 février 2020
À l’approche de la journée internationale de la justice sociale, le 20 février prochain, le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ) réitère l’urgence d’agir contre les changements climatiques dans une perspective de justice sociale. La science est claire, notre planète se réchauffe à un rythme alarmant. Nous avons jusqu’à 2030 pour agir afin d’éviter des conséquences désastreuses pour les êtres humains et les écosystèmes. La transformation sociale que nécessite cette urgence climatique doit se faire avec, par et pour les groupes et les personnes de notre société.
Le MÉPACQ représente plus de 300 groupes pratiquant l’éducation comme moteur de transformation sociale répartis dans 11 Tables régionale à travers le Québec. Devant l’ampleur des défis qui s’annoncent, le MÉPACQ a fait de l’urgence climatique un de ses dossiers prioritaires. Depuis le 3 février jusqu’au 20 février, il diffuse une série de vignettes sous le thème : Les changements climatiques nous touchent ici et maintenant. De plus, il travaille depuis plusieurs mois à joindre sa voix à de nombreux groupes et collectifs citoyens qui tirent la sonnette d’alarme. Dans cette perspective, le MÉPACQ a créé plusieurs ateliers et outils de sensibilisation qui placent les groupes et les personnes qui sont en marges de notre société au centre des discussions.
Ici et ailleurs, ce sont les plus vulnérables qui subissent davantage les impacts des changements climatiques. L’augmentation de la fréquence des événements climatiques extrêmes provoque déjà des catastrophes ayant des effets sur la vie et l’environnement.
Il suffit de penser à la communauté de Tuktoyaktuk dans les Territoires du Nord-Ouest dont le village est sur le point de disparaître en raison d’une érosion massive. Il suffit de penser également aux personnes sinistrées de la tornade de 2018 à Gatineau, restées sans logis pendant des mois, et aux 70 personnes vulnérables décédées lors de la période de canicule qui a touché le Québec en 2018.
Les personnes les plus fragilisées de la société, qui fréquentent les organismes communautaires seront plus impactées car elles auront moins de possibilités de s’adapter aux changements climatiques à venir (augmentation du prix des aliments, relocalisation des populations, températures extrêmes ayant des effets sur la santé, etc.) Réclamer une société plus juste pour toutes et pour tous va de pair avec une mobilisation pour que les solutions à la crise climatique ne laissent personne de côté.
En plus de créer des dégâts irréversibles sur l’environnement, le système actuel basé sur la productivité et la surconsommation crée des inégalités sociales et économiques qui ne profitent qu’aux plus riches. L’idée que nous pouvons poursuivre une croissance infinie sur une planète avec des ressources limitées, nous a amenés au seuil où le droit à la vie des personnes est en jeu. Il n’y a pas de planète B, et même si celle-ci existait, il serait fort à parier que seuls les plus riches de ce monde pourront se permettre un billet pour s’y rendre. Il est grand temps de renverser cette logique inégalitaire et mettre au cœur de nos sociétés le bien-être des communautés. Les droits de tout le monde à une vie digne sont plus fort que le droit à l’enrichissement de certains et certaines! Une transformation sociale est plus nécessaire que jamais!
Plusieurs régions au Québec se mobilisent en vue de la journée internationale de la justice sociale sur le thème de l’urgence climatique. Assemblées publiques, actions dérangeantes, rassemblements, soirées d’échanges permettront aux communautés à travers le Québec de se saisir de cette question.
Le prochain rendez-vous est à l’initiative des jeunes du secondaire, CÉGEPS et universités, dorénavant rassemblés dans la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES). Ils organisent une semaine étudiante de la transition du 30 mars au 3 avril prochain. À cette occasion, la CEVES invite l’ensemble des mouvements sociaux à se joindre au point culminant de cette grève, le vendredi 3 avril.
Le MÉPACQ invite le mouvement de l’action communautaire autonome à participer à cette vague de mobilisations lors du 3 avril prochain, que ce soit par une journée de grève, des interruptions de la programmation ou des services habituels pour tenir un atelier sur l’urgence climatique, visiter leurs élus, participer à une manifestation, etc. Peu importe la forme que la contestation prendra, l’important est de s’approprier ensemble la lutte aux changements climatiques, puisque la crise climatique nous touche ici et maintenant!
Les organismes communautaires du Québec, qui travaillent pour la transformation sociale, sont parmi les mieux placées pour mettre en marche des mécanismes de sensibilisation, d’éducation et de résistance au sujet de l’urgence climatique.